Action radon 2025 : prévenir les risques invisibles pour protéger sa santé


Chaque année, entre le 1er octobre et le 31 décembre, le SAMI (Service d’Analyse des Milieux Intérieurs) du Brabant wallon, en collaboration avec l’Agence Fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN), les SAMI des autres provinces wallonnes et la Cellule Régionale d’Intervention en Pollution Intérieure de Bruxelles Environnement (CRIPI), organise l’Action Radon.




Cette campagne vise à informer la population des dangers liés au radon, à inciter les habitants à mesurer ce gaz chez eux et à proposer des solutions concrètes de prévention ou de remédiation.

L’édition 2025 de cette action débute officiellement ce 1er octobre et rappelle combien il est crucial de se pencher sur ce risque invisible mais bien réel.

     

Le radon, un ennemi invisible et insidieux


Le radon est un gaz radioactif naturel, issu de la désintégration de l’uranium présent dans les sols et les roches. Invisible, inodore et insipide, il ne peut être détecté ni par nos sens ni par des moyens simples du quotidien.

Pourtant, il a la capacité de s’infiltrer dans les bâtiments, qu’il s’agisse de maisons, d’écoles, de bureaux ou de lieux publics, en passant par des fissures, des joints de construction, des canalisations ou encore des arrivées d’eau.

À l’air libre, il ne représente aucun danger. Mais dans les espaces clos, sa concentration peut rapidement atteindre des niveaux préoccupants.

La particularité du radon est d’agir silencieusement, sans symptômes immédiats, mais avec des conséquences sanitaires graves sur le long terme.

     

Un risque sanitaire majeur


Le principal danger du radon est son impact sur la santé respiratoire. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il constitue la deuxième cause de cancer du poumon après le tabac.

Une exposition prolongée à des concentrations élevées augmente considérablement ce risque.
Le danger est particulièrement important pour les fumeurs : le tabac, déjà principal facteur de cancer pulmonaire, agit comme amplificateur des effets du radon.

Le mélange des deux crée un effet multiplicateur qui expose fortement les personnes concernées.
Ces données rappellent l’urgence d’agir : mesurer, comprendre et prévenir l’exposition au radon devient une nécessité de santé publique.

    

Des zones plus exposées que d’autres


La présence de radon dépend directement des caractéristiques géologiques. En Belgique, le sud du pays est généralement plus touché que le nord. Mais même dans une même région, les concentrations peuvent varier considérablement d’un bâtiment à l’autre.

En Brabant wallon, les campagnes de détection précédentes ont permis d’identifier certaines communes plus exposées que d’autres.

Quatre d’entre elles sont classées en niveau 2, c’est-à-dire que plus de 5 % des logements testés dépassent le seuil de référence de 300 Bq/m³ : Court-Saint-Etienne, Genappe, Mont-Saint-Guibert et Villers-la-Ville.

D’autres communes sont classées en niveau 1 (entre 1 et 5 % des logements au-dessus du seuil) : Rebecq, Tubize, Ittre, Nivelles, Waterloo, Lasne, La Hulpe, Rixensart, Wavre, Ottignies-LLN, Walhain, Beauvechain, Jodoigne et Orp-Jauche.

Au total, environ 8700 mesures ont été réalisées dans la province, ce qui représente à peine 4,7 % des logements. Ce chiffre illustre l’ampleur du travail encore nécessaire pour mieux cerner l’exposition réelle des habitants.

      

Comment savoir si votre logement est concerné ?


La seule manière fiable de savoir si l’on est exposé au radon est de recourir à un détecteur. Cet outil, simple d’utilisation, prend la forme d’un petit boîtier en plastique.

Il est disponible pour 15 € via le site www.actionradon.be, un prix incluant l’analyse et le diagnostic. Le protocole est clair : il suffit de placer le détecteur au rez-de-chaussée, dans la pièce la plus fréquentée, durant trois mois, idéalement entre octobre et avril, période où les habitations sont chauffées et moins ventilées.

À la fin de cette période, l’appareil doit être renvoyé pour analyse. C’est alors seulement que les occupants peuvent connaître la concentration exacte de radon présente dans leur logement.

     

Comment interpréter les résultats ?


La concentration de radon se mesure en Becquerel par mètre cube (Bq/m³). En Belgique, le niveau de référence est fixé à 300 Bq/m³.
 
En dessous de ce seuil, la situation est considérée comme acceptable. Il est toutefois conseillé de maintenir une bonne ventilation pour éviter toute accumulation.
  Entre 300 et 600 Bq/m³, un rapport détaillé, accompagné d’une brochure de conseils, est envoyé. Ces recommandations visent à améliorer la ventilation et réduire les concentrations.
  Au-delà de 600 Bq/m³, le SAMI du Brabant wallon prend le relais et accompagne le propriétaire dans un processus de remédiation adapté.
 
Ces mesures correctives peuvent aller de l’obturation de fissures à l’amélioration du système de ventilation, en passant par des solutions plus techniques comme l’aspiration du radon directement sous la dalle de la maison.

     

Une action collective portée par plusieurs acteurs


L’Action Radon est le fruit d’un partenariat institutionnel solide. Outre l’AFCN et les différents SAMI, la CRIPI de Bruxelles Environnement participe également à cette campagne.

Ensemble, ces organismes poursuivent un objectif commun : réduire l’exposition de la population à un risque invisible mais dangereux.

La collaboration permet d’uniformiser les messages, de mutualiser les compétences et de proposer des solutions cohérentes sur l’ensemble du territoire wallon et bruxellois.

      

Un effort d’information essentiel


Informer, sensibiliser et responsabiliser : tels sont les maîtres-mots de l’Action Radon. Car si ce gaz est invisible, ses effets ne le sont pas.

Trop souvent méconnu, le radon mérite pourtant d’être placé au même niveau de vigilance que d’autres polluants domestiques.

Comme le rappelle Benjamin Goes, Député provincial en charge de la Santé :
« Le radon est un gaz invisible mais potentiellement dangereux pour la santé. Il est important que chacun puisse en être informé et ait les moyens d’agir simplement, chez soi, pour réduire ce risque. En tant que Député en charge de la santé, il me paraît fondamental de poursuivre cette mission. »

Cette déclaration illustre l’importance accordée par les autorités provinciales à cette problématique de santé publique.

    

Un webinaire pour mieux comprendre


Afin de compléter l’action de terrain, un webinaire grand public est organisé par l’AFCN le 9 octobre 2025, de 19h30 à 20h30.
 
Gratuit mais sur inscription obligatoire, il abordera plusieurs thématiques :
 
Comprendre ce qu’est le radon ; Évaluer les risques sanitaires liés à une forte concentration ; Identifier les zones à risque en Wallonie ; Apprendre à mesurer le radon chez soi ; Savoir quoi faire en cas de dépassement du seuil de 300 Bq/m³ ; Anticiper les risques lors de projets de construction, transformation ou rénovation dans une zone classée à risque.
 
Ce rendez-vous constitue une opportunité précieuse pour s’informer et poser ses questions directement aux experts.

    
 

Pourquoi agir dès maintenant ?


La saison automne-hiver est le moment le plus propice pour mesurer le radon. Durant cette période, les maisons sont plus fermées et chauffées, ce qui favorise l’accumulation du gaz.

D’où le lancement de l’action dès le 1er octobre, afin de garantir une période de mesure optimale jusqu’au printemps.
Agir dès aujourd’hui permet aussi de prendre conscience du risque avant qu’il ne devienne critique.

La prévention reste la meilleure arme : mieux vaut anticiper que devoir entreprendre des travaux lourds une fois le problème installé.

      

Un enjeu de santé publique trop souvent négligé


Si seulement 4,7 % des logements brabançons ont déjà été mesurés, c’est bien la preuve que le radon reste un risque sous-estimé. Pourtant, son impact sur la santé est reconnu internationalement.

En multipliant les campagnes d’information et en simplifiant l’accès aux détecteurs, les autorités espèrent accroître significativement la proportion de foyers concernés. Le but ultime est de réduire durablement l’incidence des cancers liés au radon en Belgique.


Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre site web partenaire : https://www.actionradon.be/home 

Action radon 2025 : prévenir les risques invisibles pour protéger sa santé
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