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Centre Culturel de Waterloo Théâtre : Les Grandes Marées

Un récit actuel, aux enjeux fondamentaux : la confrontation père-fils au Théâtre Le Public


Dans une société où les relations familiales peuvent être à la fois profondes et fragiles, le théâtre reste un miroir privilégié pour explorer nos émotions les plus intimes.




La nouvelle création d’Alex Lorette, mise en scène par Brigitte Baillieux, plonge le spectateur au cœur d’une confrontation père-fils intense et universelle.

Un récit d’actualité, au propos urgent, qui interroge les blessures, les malentendus et les réconciliations potentielles au sein de la cellule familiale.

     

Une rencontre inattendue


L’histoire débute au milieu de la nuit, lorsque le père débarque chez son fils après une année de séparation.

La surprise est totale, la situation inconfortable. Le père, bonhomme et souriant, affirme qu’il ne dérangera pas longtemps, qu’il vient simplement « causer un peu ».

Mais le fils, contrarié et conscient que des amis l’attendent, perçoit cette visite comme une intrusion dans sa vie.

Le spectateur ressent immédiatement la tension palpable entre ces deux personnages. Derrière les sourires, les banalités et les phrases apparemment anodines, se cache un dialogue chargé de ressentiment et de blessures toujours à vif.

Ce face-à-face nocturne devient vite un champ de bataille émotionnel, où chaque parole est à la fois une attaque et un appel à la compréhension.

    

Des dialogues comme des rounds de boxe


Tout au long de la soirée, le père et le fils vont parler, se jauger, revisiter des souvenirs et confronter leurs perceptions du passé.

Les échanges sont vivants, parfois drôles, parfois douloureux. Comme des boxeurs dans un ring, ils se touchent, se blessent, mais continuent de chercher un point de connexion.

Cette dynamique rend le récit universel. Chacun, spectateur ou spectatrice, peut s’identifier à l’un ou l’autre personnage : l’enfant qui se sent incompris, le parent qui croit bien faire mais qui se heurte à la rébellion, ou simplement l’humain confronté à ses maladresses et à ses échecs relationnels.

La pièce offre une réflexion sur la difficulté de communiquer, sur la nécessité de patience et de bienveillance, et sur la force des souvenirs partagés.

       

Une mise en scène qui accentue l’intensité


Brigitte Baillieux, à la mise en scène, réussit à créer un espace où chaque émotion est palpable. Les acteurs, Guy Theunissen et Allan Bertin, incarnent avec justesse et naturel leurs personnages respectifs.

Le public est ainsi invité à passer du rire à la tension, de l’empathie à la réflexion, sans jamais perdre le fil d’une histoire qui captive dès les premières minutes.

Le dispositif scénique, élaboré par Renata Gorka, combine scénographie et costumes de manière subtile pour soutenir le récit.

La lumière de Laurent Kaye et la création sonore de Sébastien Fernandez viennent renforcer l’intensité des dialogues et les silences chargés de sens.

Chaque élément de production contribue à transformer une simple conversation familiale en une expérience théâtrale immersive.

     

Un théâtre qui interpelle


Ce qui distingue ce spectacle, c’est sa capacité à parler directement au spectateur. Passant constamment de leur dialogue à des adresses directes au public, les deux personnages évoquent des événements passés ou commentent leur relation.

Cette technique permet au spectateur de se reconnaître dans les situations décrites, d’éveiller des souvenirs personnels et d’entrer plus profondément dans l’histoire.

Le Soir souligne cette réussite dans sa critique : « Passant constamment de leur dialogue à des adresses directes au public pour rappeler tel ou tel événement passé ou commenter leur relation, les deux personnages interprétés par Guy Theunissen et Allan Bertin, tous deux excellents, éveillent instantanément des souvenirs chez les spectateurs. » Cette capacité à créer une résonance émotionnelle rend la pièce aussi universelle qu’intime.

    

Des thèmes universels


Au-delà de l’intrigue spécifique de cette rencontre nocturne, la pièce aborde des thèmes universels :
 
  • La réconciliation et le pardon : comment dépasser les blessures du passé et retrouver un dialogue sincère.
     
  • La communication et la maladresse : l’importance d’écouter, de comprendre et de formuler ses émotions sans jugement.
     
  • Le poids des souvenirs : chaque interaction est filtrée à travers l’histoire partagée entre le père et le fils, soulignant l’impact durable des expériences passées sur les relations présentes.
     
  • L’équilibre entre indépendance et lien familial : le fils cherche à vivre sa vie et à affirmer son autonomie, tandis que le père tente de maintenir une connexion malgré le temps et la distance.
     
Cette richesse thématique fait de la pièce un miroir pour tous les publics, dès 15 ans, capable de susciter des discussions profondes et des réflexions personnelles après le spectacle.

    

Une coproduction de qualité


La pièce est le fruit d’une collaboration entre le Théâtre Le Public et la Maison Éphémère, avec le soutien du Tax Shelter de l’État fédéral belge via Beside, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Wallonie et du Brabant wallon.

Cette coproduction garantit un niveau de qualité élevé, tant dans la direction artistique que dans la production technique.

L’assistante à la mise en scène, Tiphaine van der Haegen, contribue à la fluidité et à la cohérence du récit, permettant aux acteurs de donner le meilleur d’eux-mêmes dans chaque scène.

La combinaison des talents techniques et artistiques fait de ce spectacle une expérience théâtrale complète et intense.

    



Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre site web partenaire : https://www.centre-culturel-waterloo.be/spectacles/detailevenement/2789/-/les-grandes-marees


Adresse : Centre culturel de Waterloo. Rue François Libert, 26 - 1410 Waterloo

Tél : +32 2 354 47 66

Email : infos@centre-culturel-waterloo.be

Un récit actuel, aux enjeux fondamentaux : la confrontation père-fils au Théâtre Le Public
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