Plus de deux cents participants – chefs d’entreprise, enseignants, responsables d’administrations et représentants d’asbl – ont répondu présent pour la deuxième édition du Colloque Cyber Response, coorganisé avec la Province du Brabant wallon. Leur objectif : comprendre, anticiper et mieux se préparer à la menace croissante des cyberattaques.
Cet événement, à la fois formateur et concret, s’inscrit dans une démarche de sécurité civile proactive. Il réunit un public aux profils variés, du simple utilisateur curieux aux experts déjà sensibilisés, tous conscients d’une même évidence : aucune structure, grande ou petite, publique ou privée, n’est aujourd’hui à l’abri d’une attaque informatique.
« Que ce soit une école, une start-up ou même une administration locale, personne n’est en réalité à l’abri d’une cyberattaque qui pourrait mettre à mal la continuité de ses services ou de ses activités », rappelle Gilles Mahieu, Gouverneur du Brabant wallon. Un constat lucide, fondé sur une réalité de terrain où les exemples d’incidents se multiplient.
Des attaques aux conséquences bien réelles
Les chiffres et les faits parlent d’eux-mêmes. En Belgique comme ailleurs, les cibles visées par les cybercriminels sont souvent publiques : institutions hospitalières, services administratifs, établissements scolaires ou associations.
Les conséquences, elles, sont bien tangibles : interruption de services essentiels, fuite de données sensibles, voire paralysie complète d’infrastructures vitales.
Le Brabant wallon n’échappe pas à cette tendance. Si certaines attaques restent discrètes ou n’atteignent pas les médias, leur impact sur les organisations locales peut être considérable.
Le colloque a donc voulu aller au-delà des constats alarmants pour offrir aux participants des clés concrètes d’action.
Au fil de la journée, des retours d’expérience récents ont permis de mieux cerner les méthodes des hackers, mais surtout les réflexes essentiels à adopter en cas d’incident.
Grâce à l’expertise de partenaires tels que le Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB) et la Computer Crime Unit de la Police fédérale, le public a pu confronter la théorie à la réalité opérationnelle.
Les bons réflexes face à une cyberattaque
Parmi les intervenants, Lucas Acar du Regional Computer Crime Unit de la Police Judiciaire Fédérale de Bruxelles a livré des conseils simples mais cruciaux : « Ce qu’on conseille de faire en cas de cyberattaque, c’est tout d’abord de figer la situation, c’est-à-dire d’isoler l’incident et de prévenir les bonnes personnes. Bien penser aussi à faire des captures d’écran et à sauvegarder des journaux d’évènements. »
Ces gestes, parfois perçus comme anecdotiques, peuvent pourtant s’avérer déterminants dans la compréhension et la résolution d’un incident.
L’expert met également en garde contre la précipitation : « On évitera d’agir dans la précipitation pour payer, supprimer ou réinitialiser les systèmes, communiquer des données, etc. Un tel incident n’est pas à minimiser car il peut avoir un réel impact humain sur les équipes. À ne pas négliger non plus, le dépôt de plainte à la Police, qui reste très important. »
Cette approche méthodique, qui combine sang-froid et rigueur, vise à éviter que les victimes ne se retrouvent piégées par leurs propres réactions.
Payer une rançon, par exemple, ne garantit jamais la récupération des données et encourage souvent les malfaiteurs à récidiver.
Une culture du risque à développer
Le cœur du message du colloque est clair : la cybersécurité n’est pas qu’une affaire de technologie, c’est avant tout une question de culture.
Pour Gilles Mahieu, il s’agit d’un enjeu de société. « Nous sensibilisons aujourd’hui les responsables de toutes les structures sur le territoire du Brabant wallon, les grandes comme les petites, à développer une meilleure culture du risque cyber et à s’outiller pour réagir rapidement et efficacement s’ils devaient y faire face un jour. »
Cette volonté politique s’inscrit dans une démarche plus large de sécurité civile renforcée, où la prévention et la formation occupent une place centrale.
Il ne s’agit pas seulement de réagir après coup, mais bien de préparer les acteurs à l’inévitable, de créer une chaîne de solidarité numérique entre les institutions et les entreprises du territoire.
BW Response : un programme au service de la résilience
Cette dynamique est portée par le programme BW Response, une initiative du Brabant wallon destinée à renforcer la sécurité civile et la préparation aux crises, qu’elles soient naturelles, industrielles ou numériques.
Accessible en ligne via www.crisebw.be, ce dispositif met à disposition des outils pratiques, des formations et des protocoles d’action pour aider les organisations à anticiper les menaces.
Dans sa déclinaison cyber, BW Response vise à prévenir la malveillance en favorisant la coopération entre les acteurs publics et privés.
Le site propose notamment des ressources pédagogiques, des fiches réflexes et des contacts utiles en cas d’urgence.
En participant au colloque, les représentants des écoles, entreprises et administrations ont pu découvrir comment intégrer ces dispositifs à leur propre structure.
La dimension participative du programme encourage chacun à prendre part à la construction d’une véritable culture de la cybersécurité territoriale.
Une menace globale, une réponse locale
Si les cybercriminels opèrent souvent à l’échelle mondiale, la réponse doit commencer au plus près du terrain.
Le Brabant wallon l’a bien compris : en formant ses acteurs locaux, il se dote d’un premier rempart collectif.
Les échanges du colloque ont mis en lumière l’importance d’une coopération intersectorielle : entreprises, écoles et services publics partagent désormais un même vocabulaire et des réflexes communs.
Le colloque a également permis de désacraliser la cybersécurité, souvent perçue comme un domaine réservé aux experts techniques.
En réalité, chaque utilisateur connecté joue un rôle dans la défense globale. L’enjeu est donc d’impliquer tous les niveaux, du décideur au simple employé, dans une vigilance partagée.
De la sensibilisation à l’action
L’un des succès de cette deuxième édition tient à sa capacité à transformer la prise de conscience en engagement concret.
Les participants ne sont pas repartis avec de simples notions théoriques, mais avec des outils tangibles pour évaluer la sécurité de leurs infrastructures, identifier les failles potentielles et établir un plan de réaction.
Cette démarche pragmatique répond à un besoin urgent : celui de passer d’une posture défensive à une posture anticipative. Former, simuler, tester et corriger deviennent les maîtres mots d’une cybersécurité vivante et adaptée.
Le colloque a d’ailleurs mis en avant plusieurs retours d’expérience où une préparation préalable a permis de limiter les dégâts, voire d’éviter le pire.
Ces témoignages, souvent anonymisés pour des raisons de confidentialité, illustrent l’impact direct d’une bonne anticipation.
Un enjeu humain autant que technologique
Si la cybersécurité repose sur des systèmes complexes, elle n’en demeure pas moins profondément humaine. Derrière chaque attaque, il y a des victimes, parfois désorientées ou culpabilisées.
C’est pourquoi les intervenants ont insisté sur l’importance de l’accompagnement psychologique et organisationnel après un incident.
Une attaque réussie peut déstabiliser une équipe entière, créer de la méfiance interne ou entacher la réputation d’une institution. D’où la nécessité de restaurer la confiance, à la fois au sein du personnel et vis-à-vis du public.
La dimension humaine de la cybersécurité s’impose ainsi comme une priorité du Brabant wallon, qui voit dans la coopération et la formation continue le meilleur antidote à la peur numérique.
Vers un territoire résilient et connecté
En clôturant cette édition, les organisateurs ont souligné la volonté de pérenniser Cyber Response comme un rendez-vous annuel incontournable pour le Brabant wallon. L’idée : maintenir la dynamique, partager les nouvelles pratiques et suivre l’évolution constante des menaces.
À travers ce colloque, la province se positionne comme un territoire résilient, conscient de ses vulnérabilités mais décidé à en faire une force collective.
La cybersécurité devient ici un projet commun, fédérateur, où chaque acteur local contribue à la solidité du tissu social et économique.
Car au fond, la leçon principale de cette journée est simple : la cybermenace ne se combat pas seul. Elle exige une communauté formée, unie et prête à réagir.
Et c’est précisément ce que le Brabant wallon, à travers Cyber Response et le programme BW Response, est en train de bâtir — un écosystème de vigilance et de confiance, à la hauteur des défis numériques de demain.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre site web partenaire : https://bwresponse.be/bw-response-le-programme/
Adresse : Chaussée de Bruxelles 61, 1300 WAVRE
Téléphone : +32 (0)10 23 67 20


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