WaWa Magazine le portail du Brabant wallon, tout sur le Béwé.

Le Taï Chi, un voyage à l'intérieur de soi...

Alternance et équilibre entre formes dyna- miques et mouvements calmes, le Taï Chi ou Taï Chi Chuan, ne s’improvise pas mais s’ap- prend, s’exerce et s’entretient. Cette discipline trouve sa source en Chine et est devenue po- pulaire sur la terre entière. Le nombre de nou- veaux pratiquants ne cesse de croître et pour cause, puisqu’on lui attribue le pouvoir d’amé- liorer la santé ou de prévenir la maladie. Mais qu’en est-il exactement de cet art martial ?



La vie est mouvement, ce qui est animé vit et rien de ce qui est immobile ne vit. Il en est de même dans notre corps.

Or certaines parties, inemployées, non sollicitées, s’affaiblissent, gênent la circulation de l’énergie et les facultés physiques et intellectuelles s’amoindrissent. Le mouvement se révèle donc indispensable. Vous rétorquerez, et avec raison, « je fais du sport, donc je bouge » ; bien sûr et c’est certainement excellent.

Mais le Taï Chi va plus loin, sa particularité se situe au niveau de la conscience que nous avons d’être en mouvement, ce n’est pas purement mécanique. 
La concentration est essentielle, le mouvement doit être vécu par le corps tout entier et l’équilibre réside dans l’exécution et l’unité de deux mouvements complémentaires et en même temps opposés, le Yin et le Yang, base de la philosophie chinoise.

Pour nous expliquer cette discipline complexe, nous avons interrogé Thierry Costa, formé par différents professeurs et par un Maître.
La première chose que Thierry nous fait remarquer et qu’il déplore, c’est l’image du Taï Chi en Occident, qui passe souvent pour une activité pour personnes âgées, sans doute générée par la lenteur et la douceur des mouve- ments. Dans un sport comme le vélo, la zumba ou le jogging, on agit, on transpire, on halète et le lendemain on a un peu mal.
Avec le Taï Chi, rien de semblable. On pense au mouvement et à la partie du corps qui l’exécute, on sollicite son esprit, et normalement on a mal nulle part.
Vous pensez que ce n’est pas pour vous ? Lisez plutôt ce qui suit, vous risquez de changer d’avis... 

Le Taï Chi, un voyage à l'intérieur de soi...
La concentration est essentielle, le mouvement doit être vécu par le corps tout entier et l’équilibre réside dans l’exécution et l’unité de deux mouvements complémentaires et en même temps opposés, le Yin et le Yang, base de la philosophie chinoise.

Pour nous expliquer cette discipline complexe, nous avons interrogé Thierry Costa, formé par différents professeurs et par un Maître.

La première chose que Thierry nous fait remarquer et qu’il déplore, c’est l’image du Taï Chi en Occident, qui passe souvent pour une activité pour personnes âgées, sans doute générée par la lenteur et la douceur des mouvements. Dans un sport comme le vélo, la zumba ou le jogging, on agit, on transpire, on halète et le lendemain on a un peu mal.

Avec le Taï Chi, rien de semblable. On pense au mouvement et à la partie du corps qui l’exécute, on sollicite son esprit, et normalement on a mal nulle part.
Vous pensez que ce n’est pas pour vous ? Lisez plutôt ce qui suit, vous risquez de changer d’avis... 

Thierry, comment définir le Taï Chi ?

C’est un art martial interne. Pourquoi interne, parce qu’on privilégie le côté énergie plutôt que le côté musculaire. Son origine est la Chine et selon une légende, un moine qui assistait à un combat entre un serpent et un aigle a vu ce dernier foncer dans un mouvement rectiligne sur son adversaire qui a esquivé de manière souple, par des déplacements circulaires et fluides.

Le moine se dit alors que la puissance et la vitesse du serpent viennent de la lenteur et de la souplesse, ce qui est un peu l’inverse de ce qu’on pense. On imagine toujours que la force vient de la dureté et que la vitesse ne peut pas venir de la lenteur.
 
Mais est-ce qu’on parle réellement de com- bat quand on évoque le Taï Chi ?

Au début le Taï Chi était utilisé essentiellement pour le combat. A l’époque de la révolution, il a d’ailleurs été interdit en Chine parce qu’on le réservait à l’armée. Puis, on s’est rendu compte que le Taï Chi était excellent pour la santé et pour le promouvoir en dehors de la Chine, les enseignants ont joué sur cet aspect-là. Ils ont laissé tomber le côté martial pour ne plus inculquer que la partie bien-être. C’est peut-être pour ça qu’aujourd’hui on a cette idée d’une discipline adaptée aux personnes en moins bonne forme ou plus âgées.
C’est dommage. Néanmoins, au cours, je montre les applications martiales parce que les mouvements pratiqués dans le Taï Chi peuvent servir en self défense et c’est intéressant pour tout le monde.

On entend parfois parler de différentes écoles, est-ce le cas ?

En fait, il y a deux grandes familles à l’origine du Taï Chi, la famille Chen et la famille Yang, ce sont les principales. Celle qui me concerne est la famille Yang, le Chen est d’ailleurs moins répandu. Dans la famille Yang, il y a une forme originelle, qu’on appelle la « forme des 108 ». Elle a été ensuite déclinée en forme des 24 ou des 8, tout simplement pour faciliter ou réduire l’apprentissage. Personnellement, je trouve l’intérêt léger et j’ai toujours enseigné la forme des 108 directement. La forme des 24, ce n’est pas les 24 premiers mouvements des 108, ce sont d’autres enchainements, donc pourquoi ne pas apprendre la forme longue directement ?

On peut connaître 10 mouvements des 108 et les faire très bien, sans jamais arriver au bout. Pour les chinois, il n’y a pas d’obligation de terminer la forme, les européens comptent, ils veulent avancer en terme de quantité, ils veulent un nouveau mouvement à chaque cours et se disent « la semaine prochaine, je serai au ... 52 ème». 
 

Le Taï Chi, un voyage à l'intérieur de soi...
Chez les Chinois, il n’y a aucun esprit de compétition, même par rapport à soi-même. Aujourd’hui, j’ai donné cours à des personnes qui connaissent les 108 et on a revu les trois premiers, on peut toujours approfondir, aller plus loin dans le mouvement et l’affiner. Cela dit, quelqu’un qui décide de pratiquer la forme des 24 y trouvera aussi les bienfaits du Taï Chi.

Combien de temps faut-il pour connaître l’enchainement des 108 ?
 
Entre 2 et 3 ans pour le mémoriser et puis pour l’approfondir, ça dépend de chaque personne et de la fréquence de la pratique. Il faut s’entrainer pour progresser et travailler régulièrement pour en retirer un maximum de bénéfice. Il faut répéter les mouvements idéalement chaque jour. Le Taï Chi est quasi un art de vivre au quotidien, c’est le lâcher prise, la détente, la conscience de son corps.

Revenons à la famille Yang...

Dans cette famille il y a trois styles, la grue, le tigre et le serpent, qui ne sont pas attachés à des niveaux de travail comme on le pense parfois, la grue étant élevée dans les airs, le tigre sur ses quatre pattes et le serpent rampant au sol. Il n’y a aucun rapport avec les mouvements réalisés, plus au sol ou plus aériens ; on ne va pas travailler plus bas et descendre sur les genoux si on choisit le serpent
Il y a une mauvaise compréhension à ce sujet. En fait on bouge comme un tigre ou comme un serpent, c’est la façon dont le corps se déplace qui fait référence à l’animal.
Le serpent ne peut avancer en ligne droite, donc on va « serpenter» comme lui et faire un travail sur la colonne. Le style du tigre est très répandu, la grue beaucoup moins. En général, on pratique un seul style et en Europe, 98% des pratiquants travaillent le tigre.
 
Vous faites donc partie d’une minorité qui pratique et enseigne le style du serpent ?

Après avoir appris le style du tigre, j’ai découvert la pratique du serpent et j’ai été très emballé. Ça existe depuis toujours bien sûr mais c’est très longtemps resté secret. Pourquoi ? Il faut se plonger dans la mentalité chinoise de la Chine ancienne, les chinois sont un peu mystérieux, ils n’aiment pas distiller toutes leurs connaissances. Les Maîtres pratiquaient entre eux le serpent mais enseignaient à leurs élèves le style du tigre ! Ils ne voulaient sans doute pas être un jour dépassés!

Mon Maître, Maître Boyd, contrairement aux Chinois, explique le processus, le travail de l’énergie, il dévoile et enseigne tous les secrets du serpent. Avant de mourir, en 2004, le dernier représentant de la famille Yang qui connaissait le « snake », Ip Taï Tak, a eu plusieurs disciples, dont Maître Boyd et il lui a demandé de diffuser son enseignement dans le monde. En Belgique, il y a trois écoles qui enseignent le style du serpent, mon école et deux autres. Vous vous rendez compte, pour toute la Belgique ?! J’ai formé des profs et nous sommes cinq à donner cours. Quelle chance j’ai eue de rencontrer Maître Boyd et quelle chance pour les élèves du Kineo de pouvoir apprendre et pratiquer le style du « snake » ! (Rires).

LE TAI CHI EST UN ART DE VIVRE AU QUOTIDIEN
Où pratiquer le Taï Chi en Brabant wallon ?

Kineo Fitness & Wellness
Rue Alfred Haulotte 56 - 1342 Limelette 010411156

www.kineo.be 

Lu 670 fois
Notez